Connexion Adhérent

Un congrès mondial des familles qui prend de l'ampleur

Les 29, 30 et 31 mars derniers s’est tenu à Vérone, en Italie, le XIIIe Congrès mondial des familles sous le haut patronage du ministère italien de la Famille avec la présence de Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur et vice-président du Conseil. Cet événement réunit chaque année les défenseurs de la famille traditionnelle pour affirmer, célébrer et défendre la famille naturelle comme seule unité fondamentale et durable de la société.

Nous avons voulu interroger Guillaume de Thieulloy qui est un ardent défenseur de la famille au travers de ses médias de ré-information que sont les blogs réputés Le Salon Beige et Les 4 Vérités.

Verone pixabay r

Monsieur de Thieulloy, vous étiez présent à ce congrès. A quel titre était-ce et est-ce une première pour vous ?

Je participe depuis plusieurs années aux congrès du World Congress of Family, comme directeur du Salon beige. Cette organisation existe depuis une vingtaine d’années. Pour ma part, c’est à l’occasion de l’opposition à la loi Taubira que j’ai eu l’opportunité de rencontrer Brian Brown, qui n’était pas encore son président mais qui venait de remporter la bataille de la « proposition 8 » (référendum sur le mariage) en Californie et qui s’intéressait beaucoup à notre résistance. Un ami commun nous a mis en contact et j’ai pu présenter à Brian certains des acteurs du mouvement. Il faut comprendre que le combat pour la famille naturelle est un combat mondial : les promoteurs de la culture de mort l’ont compris, il était temps que nous nous y mettions aussi. D’autant que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

Comment se positionne ce congrès par rapport aux autres événements de ce type, comme la Rencontre mondiale des familles ? Quelles autres associations françaises étaient présentes ?

Ce congrès n’est pas en concurrence avec d’autres organisations. Sa vocation est de permettre à des dirigeants pro-vie et pro-famille du monde entier de se rencontrer et d’échanger sur leur situation, leurs méthodes de travail… Par rapport à la Rencontre mondiale des familles, le WCF se distingue notamment par le fait qu’il s’agit d’une organisation non confessionnelle : en particulier, les catholiques y travaillent avec les évangéliques et les orthodoxes.

A Vérone, nous étions une dizaine de Français, pour la plupart présents plutôt à titre personnel qu’au titre d’organisations.

Quels ont été les messages forts des interventions ? Y a-t-il eu un discours ou une action plus remarquée ?

Indiscutablement, l’élément le plus frappant dans ce congrès était les interventions des politiques d’Italie ou d’Europe de l’Est. C’est d’ailleurs aussi ce qui a rendu hystériques les adversaires. Matteo Salvini en particulier fut impressionnant. D’abord, parce qu’il est un orateur de talent mais aussi parce qu’il tient un discours de bon sens que même les opposants chez nous n’osent pas tenir. Les Hongrois (qui étaient notamment représentés à Vérone par leur excellente ministre de la Famille Katalyn Novak) et les Italiens se rejoignent pour dire que, plutôt que de financer à grands frais une invasion migratoire qui présente des risques considérables pour l’avenir de notre civilisation, il vaut bien mieux investir à long terme dans la politique familiale. Cela tombe sous le sens mais l’entendre dire par des hommes politiques au pouvoir est assez réjouissant – même si cela montre aussi le travail qu’il nous reste à faire en France pour en arriver là !

Quelles sont les perspectives concrètes qui peuvent découler de ce congrès ?

De ce congrès particulier, je ne saurais pas vous répondre. Mais globalement, de cette coalition internationale, nous commençons à voir des fruits. Un certain nombre d’arguments ou d’idées de réforme mis au point par des universitaires dans un pays sont maintenant largement répandus dans le monde entier. Et surtout, il est extrêmement encourageant de voir que nos idées peuvent parvenir au pouvoir et être appliquées avec succès (en Hongrie, par exemple, la natalité est repartie à la hausse du fait des mesures simples et efficaces mises en place par le gouvernement Orban). Je n’ai jamais cru au « sens de l’histoire » des « progressistes ». Mais clairement, aujourd’hui, ce sont nos idées qui ont le vent en poupe alors que les moyens médiatiques, politiques ou financiers de la culture de mort sont sans commune mesure avec les nôtres.

En élargissant notre sujet, certains pays de l’Est sont en train de revoir leur politique familiale pour encourager la famille traditionnelle et la natalité. Quels espoirs peut-on en tirer pour l’Europe et la France ?

Pour moi, le principal espoir réside dans le fait que ces idées peuvent gagner et porter du fruit : nous en avons effectivement la démonstration en Europe de l’Est. Mais il faut aussi que la France sorte de ses vieux travers. Ces idées ne sont arrivées au pouvoir en Italie ou dans les pays de l’Est que grâce à l’alliance de « populistes » et de « conservateurs ». Or, en France, les « populistes » détestent les « conservateurs » et vice versa. Avec ces guéguerres de chapelles, nous n’avons aucune chance de battre politiquement les prétendus « progressistes ». On ne demande à personne de cesser d’être ce qu’il est mais il est urgent que les dirigeants politiques français comprennent que le bien commun exige d’eux un minimum d’aptitude à la discussion et au travail en commun. Ou si l’on préfère, un minimum de volonté d’arriver au pouvoir pour y mener des politiques conformes à l’intérêt national et au bon sens.