Ces dernières semaines, l’actualité politique, législative et littéraire est tout en contrastes : le débat sur la légalisation de l’euthanasie revient en fanfare tandis qu’assez discrètement, c’est une question de bioéthique cruciale car relative au devenir des embryons congelés et donc au respect de la vie qui a été tranchée par le ministère de la santé malheureusement sur le mode du Meilleur des mondes. Autant de raisons pour penser vivre pleinement cette « éclipse de l’intelligence » prophétisée par Alexandre Soljenitsyne et désespérer de l’avenir. Pourtant, toujours pour paraphraser ce grand résistant à l’idéologie soviétique, ces derniers jours encore, « des hommes (et des femmes) continuent de se lever, « au nom de la vérité, de la nature, de la vie (…) pour exercer leurs enfants à penser différemment ». En signant dans un genre très différent leur ouvrage Où es-tu maman ? et Yes Kids, Olivia Maurel et Gabrielle Cluzel sont de ceux-là. La première est enfant née de GPA ; son témoignage poignant bouscule, soulève le voile et oblige à porter un regard de vérité sur ce qu’est la réalité de la GPA. L’autre, mère de famille nombreuse et journaliste, a décidé d’en finir avec l’idéologie du « no kids » et de défendre les joies de la maternité rayonnante. Puisse cette littérature bienvenue contribuer à briser cette « spirale du déclin du courage ».
Vu de France
Placements abusifs d'enfants : une justice sous influence
De nombreuses familles sont confrontées à l’épreuve toujours douloureuse du placement de leurs enfants en dehors de chez eux, et l’ouvrage de Christine Cerrada, Placements abusifs d’enfants : une justice sous influence aux éditions Michalon, fournit un éclairage intéressant et pertinent sur la question. Cette avocate qui milite dans l’association L’Enfance au cœur y mène une enquête vraiment sans concession sur le système français de protection de l’enfance.
De nombreux dysfonctionnements
Dans ce livre qui aurait mérité une plus grande audience, l’auteur met au grand jour les nombreux dysfonctionnements du système en s’appuyant sur une dizaine d’exemples concrets qui laissent le lecteur perplexe, pour ne pas dire plus, sur la façon dont est rendue la justice des mineurs et sur la compétence des professionnels de l’Aide sociale à l’Enfance (l’ASE qui a remplacé la DDASS). En effet, ceux-ci privilégient dans leur mission d’assistance éducative, le placement des enfants à l’extérieur de la famille, le plus souvent dans des centres spécialisés.
Les moyens dégagés par les pouvoirs publics pour la protection de l’enfance sont considérables : 8,4 milliards d’euros en 2018, dont 8 milliards à la charge des départements, le solde étant assumé par l’État. Le nombre d’enfants concernés par des mesures de protection était de 330 000 en 2018, chiffre en augmentation régulière de l’ordre de 3 % par an en moyenne depuis une vingtaine d‘années, dont la moitié fait l’objet d’une mesure de placement en dehors de leur famille. D’après l’Inspection générale des Affaires sociales, la moitié de ces placements aurait pu ou dû être évitée, ce qui signifie que pour un enfant « maltraité » qui a pu être « sauvé » en le retirant à sa famille, il y en a un autre dont la trajectoire a basculé parce que le système de protection de l’enfance n’a pas agi avec le discernement requis et a pris ainsi la responsabilité de le voir s’engager dans une voie dont il risque de ne pas se relever.
Des agissements en opposition avec la législation française et la jurisprudence européenne
La législation française, prise à la lettre, ne paraît pourtant pas encourager ces dérives. D’après l’article 375 du Code civil, les mesures d’assistance éducative peuvent être ordonnées par la justice si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur sont en danger ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises. Rappelons que les mesures d’assistance éducative peuvent être mises en œuvre en milieu ouvert, y compris dans la famille de l’enfant qui fait alors l’objet d’un suivi socio-éducatif.
L’article 375-1 de ce Code précise même que le juge des enfants doit toujours s’efforcer d’obtenir l’adhésion de la famille et se prononcer en stricte considération de l’intérêt de l’enfant ; et l’article 375-2 ajoute que chaque fois qu’il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel. Ces dispositions sont, dans la pratique, interprétées par les juges en totale contradiction avec la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme, en l’occurrence très bien inspirée, selon laquelle le placement d’un enfant en dehors de sa famille est une mesure qui ne peut être prise que pour une raison « extraordinairement impérieuse ».
Une absence de contrôle
Des dizaines de milliers de familles sont, chaque année, privées de la présence de leurs enfants parce qu’une situation familiale, le plus souvent banale, a été montée en épingle par un système socio-judiciaire qui dérive sans aucun contrôle. Il est surprenant de constater la facilité avec laquelle une enquête sociale peut être déclenchée : il suffit d’un appel téléphonique signalant une « information préoccupante » passé au 119 par l’école, le médecin, l’hôpital, un proche malveillant ou mal informé, le parent qui n’a pas la garde de l’enfant, un voisin plus ou moins bien intentionné ou même d’un signalement anonyme, pour que le service départemental d’Aide sociale à l’Enfance décide en effet d’ouvrir une enquête.
Celle-ci est le plus souvent confiée à une association privée qui va émettre des préconisations qui seront largement suivies par le juge des enfants. Ces recommandations sont orientées vers le placement des enfants en dehors de leur famille, par exemple dans un foyer géré par l’association, ce qui met celle-ci dans une situation de conflit d’intérêt évidente en étant à la fois prescripteur et fournisseur, et en réduisant l’enfant au rôle de « client », pour ne pas dire de cobaye, voire de victime. Les associations se partagent ainsi le généreux budget alloué à l’ASE, dont la Cour des comptes a eu l’occasion de juger la comptabilité opaque.
Il faut malheureusement insister sur le biais psychologique qui imprègne les rapports d’enquête sociale. Ceux-ci utilisent les mêmes termes et les mêmes clichés pour incriminer les familles après un examen superficiel de la situation, le plus souvent à charge, qui laisse une large place à la psychanalyse. Les parents sont vite considérés comme atteints du « syndrome d’aliénation parentale », concept psychologique qui ne repose sur aucun fondement scientifique. L’enfant qui souffre d’un trouble du neuro-développement comme l’autisme peut se retrouver placé car ce trouble va être mis sur le compte de l’éducation qu’il reçoit. Les juges pour enfants reprennent la plupart du temps, dans leurs décisions, les termes des rapports d’enquête. En cas d’appel, les jugements de première instance sont le plus souvent confirmés quand ils ne sont pas aggravés. Les exemples concrets décrits dans le livre illustrent bien l’obstination dont font preuve les enquêteurs et les juges pour justifier à tout prix les mesures d’éloignement des enfants de leur famille.
Des dégâts considérables
Les dégâts provoqués par ces placements abusifs sont pourtant considérables. L’enfant privé de l’affection de ses parents va être pris en charge dans une famille ou le plus souvent dans un foyer, avec des éducateurs plus ou moins bien formés à cette tâche, et sera exposé aux risques de mauvais exemples, de violence, de drogue, d’échec scolaire, ce qui peut entraîner une aggravation de son état, sans parler des fugues et des suicides qui sont malheureusement fréquents. En outre, les parents qui ont été ainsi privés de la garde de leurs enfants, vont être disqualifiés aux yeux de ceux-ci, ce qui rendra d’autant plus difficile leur éventuel futur retour à la maison, qui n’est le plus souvent envisagé par les juges que comme une lointaine échéance.
Quelques commentaires
Cette analyse de la protection judiciaire de l’enfance est intéressante et instructive même si le parti pris féministe de l’auteur est de nature à en altérer quelque peu la portée. Celui-ci insiste lourdement sur l’avantage donné aux hommes sur les femmes dans ces procédures, ce qui reste tout de même largement à démontrer. Un peu plus de volumétrie sur ces placements abusifs eût été bienvenu mais nous pouvons faire à l’auteur le crédit de l’absence de sources disponibles. L’on ne peut en tous cas, qu’être marqué par la multiplicité des acteurs impliqués (cellule de recueil des informations préoccupantes, service de l’ASE, du Conseil départemental, associations, juges pour enfants, juges d’instruction, procureurs, services de protection judiciaire de la jeunesse) et leur irresponsabilité quant aux conséquences des mesures prises. Il serait intéressant de voir comment mettre en cause la responsabilité de l’État du fait du fonctionnement défectueux de la justice des mineurs, voire même la responsabilité pénale personnelle de beaucoup de ces acteurs.
Nous pouvons aussi regretter que l’auteur ne mentionne pas les causes les plus fréquentes du déclenchement de ces enquêtes et des mesures d’assistance éducative qui en sont la conséquence, à savoir la mauvaise éducation des enfants et la division des familles. Les enfants sont, en effet, les premières victimes de la mésentente entre leurs parents, a fortiori quand celle-ci va jusqu’à la séparation. Les divorces vécus comme facteurs d’épanouissement des enfants relèvent évidemment beaucoup plus de la fausse communication que de la réalité. Ces enquêtes et ces placements abusifs soulignent en creux le rôle primordial que doivent jouer la famille et au premier chef les parents, dans l’éducation et l’épanouissement des enfants et la fonction subsidiaire, voire même résiduelle, de l’État dans ce domaine. Nous pouvons aussi ajouter à l’intention des parents un conseil de prudence dans leur comportement afin de ne pas exposer leurs enfants au risque d’un signalement qui serait effectué à tort et déclencherait une enquête aux suites imprévisibles.
En écho à ces dysfonctionnements de la protection judiciaire de la jeunesse, il est permis de rappeler la déclaration faite par un Garde des sceaux à qui un journaliste demandait, au moment où il quittait ses fonctions, ce qu’il avait retenu de son passage place Vendôme : « J’ai compris qu’il valait mieux ne jamais avoir affaire à la justice ». Sage conseil. Nous pourrions ajouter que la famille doit, en tout état de cause, primer sur cette justice dévoyée.
La culture de mort n’a pas de limites
En ce lundi 4 mars 2024, la France est devenue ainsi le premier pays au monde à faire entrer le droit à avorter dans sa Constitution. Un bien funeste palmarès remporté avec la complicité d’une écrasante majorité de parlementaires réunis en Congrès à Versailles. En vain, une poignée d’entre eux aura tenté de s’y opposer. Que leur indépendance et liberté d’esprit soient ici saluées et encouragées car, plus que jamais, nous avons besoin d’élus courageux capables de battre en brèche le conformisme ambiant pour faire reculer l’idéologie mortifère qui progresse. En effet, le combat n’est hélas pas terminé : à peine la page IVG s’est-elle refermée que l’euthanasie s’invite dans l’actualité législative.
Inscription de l’avortement dans la Constitution : quelques résistants
Les 72 parlementaires (sur les 780 que comptent l’Assemblée nationale et le Sénat), qui se sont clairement prononcés contre la proposition de l’inscription de l’avortement dans la Constitution, l’ont fait pour des raisons variées. Si certains ont le respect de la vie chevillé au corps, d’autres craignaient – à juste titre – les conséquences prévisibles d’un texte qui supprimera le peu de liberté qu’il reste aux professions médicales pour refuser de tuer, et aux défenseurs de la vie pour s’exprimer. Fait notable, la bataille a largement transcendé les limites convenues des partis politiques.
Défense de la famille : mobilisation générale
Dans ce numéro de Famille d’Abord, nous faisons un tour d’horizon des multiples initiatives en faveur des familles, qu’elles émanent de la société civile ou des responsables politiques, ainsi que des décisions gouvernementales comme le plan de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Une chose est sûre, toutes les strates de la société, élus et responsables politiques, syndicats, mouvements et associations montent au créneau pour défendre la famille dans l’intérêt de la nation. À nous d’y participer chacun selon son charisme et sa position.
Sept propositions de loi déposées à l’Assemblée nationale pour relancer la natalité
Plus qu’une nécessité, c’est une urgence vitale ! Les chiffres sont catastrophiques : depuis 2011 le nombre de naissances ne cesse de reculer, atteignant son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon l’INSEE, 723 000 bébés sont nés en 2022. C’est 19 000 de moins que l’année précédente.
Conscients de cette crise majeure de la démographie française et prenant acte de ce que les Français souhaitent dans la réalité avoir plus d’enfants, des députés d’horizons divers (du LR au RN, en passant par l’UDI) ont récemment déposé sept propositions de loi sur le bureau de l’Assemblée nationale.
Les mesures proposées sont concrètes et variées : retour à l’universalité des allocations familiales, prolongation et réforme du congé parental, mesures fiscales incitatives, amélioration de l’offre des modes de garde et de la Prestation de l’Accueil du jeune enfant (PAJ)…
Pour sa part, le RN, souhaite « faire de l’année 2024 une année dédiée à la relance de la natalité française ». À suivre…
Cinquième sommet international sur la démographie à Budapest
L’effondrement démographique ne concerne pas que la France ; c’est toute l’Europe qui est touchée.
Une superbe crèche vivante à Nantes et en Vendée !
Depuis plusieurs années, des familles de la région nantaise offrent au public une grande crèche vivante rassemblant environ 250 acteurs costumés faisant revivre aux spectateurs la nuit de la Nativité.

Présentation : Un peintre provençal termine un tableau représentant un ange, et destiné à prendre place dans la petite église de son village de Manosque. Il est debout, pinceau à la main, face à son chevalet lorsqu’il reçoit une lettre du Vatican l’invitant à participer à un concours pour réaliser un tableau de la Nativité qui viendra embellir la basilique Saint-Pierre. Paralysé à l’idée de concourir avec des peintres renommés, il s’adresse à l’ange de son tableau qui, soudain, prend vie…

Deux représentations ont eu lieu cette année : le samedi 16 décembre, cours Saint Pierre, dans le centre-ville de Nantes, devant près de 1000 spectateurs. Le lendemain, dimanche 17 décembre, au logis de la Chabotterie en Vendée, devant plus de 1500 spectateurs.

Un spectacle qui s’embellit d’année en année pour contribuer à propager du mieux possible le message de Noël.

Le MCF encourage cette heureuse entreprise, et invite ceux qui le souhaitent à soutenir l’association Patrimoines Vivants qui organise cette crèche vivante chaque année.
Pour visiter le site de la Crèche Vivante : www.crechevivante44.com

