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SOS Calvaires, pour que vivent les croix !

À l’heure où les laïcards saisissent les tribunaux pour retirer les statues religieuses de la voie publique, d’autres s’attellent à restaurer calvaires et croix dans nos campagnes françaises ; c’est l’objet de la courageuse association SOS Calvaires.

CalvaireIMG 1769 rQu’elles soient en bois, en fer, en pierre, les croix marquent le paysage français. Elles font partie de notre patrimoine et de notre culture. Nos aïeux les ont bâties pour glorifier Dieu, pour remercier d’une grâce, pour marquer leur territoire, pour se souvenir d’une mission prêchée dans leurs paroisses. En France, qu’on le veuille ou non, il n’existe pas de croisée des chemins sans oratoire, pas de bocage sans calvaire, pas de sommet sans croix, pas de cimetière sans crucifix, nous rappelant ainsi la douloureuse Passion de Notre-Seigneur qu’ils nous invitent à suivre… SOS Calvaires a donc été créée en 1987 pour sauvegarder le patrimoine culturel et religieux de notre pays et rappeler à nos concitoyens la valeur de la Croix car, à chaque calvaire restauré, ce sont des grâces qui tombent du Ciel !

L’association a déjà à son actif de nombreuses restaurations surtout dans l’Ouest, terre d’excellence en ce domaine, mais elle s’étend petit à petit partout en France. Son objectif est donc de repérer des calvaires en déshérence, de récolter des dons, des matériaux et des talents pour les reconstruire et les entretenir. Son site Internet, très bien fait, rend compte de ses actions passées et à venir.

Une application disponible sur mobile vient d’être mise en place par l’association. Elle permet à tous de signaler un calvaire qui mériterait un travail de restauration. Très simple à utiliser, un onglet propose à l’utilisateur de recenser tous les calvaires en péril ou en mauvais état qu’il croise sur son chemin. Elle donne la possibilité de géolocaliser et de prendre en photo le calvaire à recenser pour permettre ainsi à SOS Calvaires de les classer par ordre de priorité.

Et pour celles qui ne se sentent pas assez fortes pour participer à ces travaux qui sont souvent du gros œuvre, une branche a été fondée : les Consolatrices. Leur but est de restaurer tous ces petits crucifix et statues abandonnés ici et là dans les brocantes, les déchetteries, les greniers, pour leur donner une seconde vie et surtout pour inviter à la prière en leur redonnant une place d’honneur dans nos maisons. Ce sont elles également qui sont chargées de fleurir les calvaires restaurés. Ces «ouvrières» participent ainsi à la restauration globale du beau patrimoine catholique français.

Pour en savoir plus, nous avons interrogé M. Alexandre Caillé, directeur général de l’association.

Monsieur Caillé, expliquez-nous comment se passe un chantier ?

Les différentes étapes sont les suivantes :Calvaireimg 1053jpg R

  • Découverte d’un calvaire abîmé, détruit, disparu etc.
  • Prise de contact avec le propriétaire (en demandant directement aux gens autour ou à la mairie).
  • Proposition de notre aide pour remettre en état son calvaire (il prendra en charge, si possible, tout ou partie du financement des matériaux).
  • Appel des bénévoles de l’antenne du département concerné sur place pour commencer à déposer la croix.
  • Rénovation de la croix (en bois, pierre ou fer) et du socle.
  • Réinstallation de la croix en présence du curé du lieu et du maire (s’ils le veulent bien), des locaux, des bénévoles et de leurs familles.
  • Bénédiction du calvaire restauré par le prêtre présent.
  • Apéritif pour rassembler et faire connaissance.

En ce qui concerne les chantiers eux-mêmes, il faut savoir que nous restaurons des calvaires en bois, en pierre ou en fer et que pour chaque matériau la restauration est différente.

Après avoir obtenu l’aval du propriétaire, les bénévoles se chargent de retirer la croix, en bois par exemple, pour la remplacer si besoin. Notre charpentier se charge alors de tailler une croix à l’identique qui sera reposée dans le mois.

Un nettoyage au karcher suffit habituellement pour enlever le lichen des croix en pierre en bon état, si possible en retirant auparavant la croix pour la remettre ensuite. Si les travaux sont plus importants, nous faisons alors appel à un tailleur de pierre qui pourra nous aider à remplacer des pierres le cas échéant.

Pour ce qui est de l’acier ou de la fonte, il faut descendre la croix de son socle pour la sabler (décapage au sable sous haute pression) pour pouvoir ensuite lui appliquer un antirouille, de la peinture et la remonter toute neuve.

Une restauration peut nécessiter un changement complet de croix mais peut aussi s’avérer un simple débroussaillage et coup de propre autour des calvaires ou oratoires.

Quel accueil vous réservent les habitants et les élus locaux ?

La plupart du temps, les habitants des alentours sont très heureux de voir des jeunes s’investir dans le patrimoine de leur village et de leur campagne. Ils sont toujours ravis de pouvoir partager avec nos bénévoles l’histoire de ces calvaires que leur pères ou leurs grand-pères ont restaurés ou même installés quelques dizaines d’années auparavant. Pour les élus, ce n’est pas aussi simple. Il ne faut pas oublier que certains calvaires appartiennent aux communes depuis la loi de 1905 et que celles-ci ont le devoir d’entretenir leur patrimoine. Malheureusement, c’est une chose qui passe souvent à la trappe et l’installation d’aires de jeux pour enfants semble toujours plus opportune. Heureusement, même si certaines font encore un vrai blocage, les mairies sont souvent intéressées par le travail de l’association et supportent même parfois une partie de la charge financière.

Quelle est votre plus belle réussite ?

Calvaire croix de Persac2 rNotre plus belle réussite est bien sûr de voir le Christ remis au cœur de notre pays, par la restauration des croix anciennes, la redécouverte des calvaires disparus sous les végétaux ou l’érection de nouveaux fleurons, grâce aux bénévoles de l’association œuvrant partout en France. Un des plus importants chantiers de restauration entrepris par SOS Calvaires a été de remplacer la croix du village de Persac cet été dans la Vienne. Cette croix de 12 mètres de haut est la plus haute croix en bois de France, érigée pour la première fois en 1875. Elle pesait près d’une tonne et le Christ en fonte faisait 250 kg. Mais chaque calvaire restauré est une véritable victoire !

Comment peut-on vous aider ou vous rejoindre ?

Nous vous proposons de nous aider de différentes manières :

• prier pour nous ;
• parler de nous autour de vous ;
• entretenir les calvaires de vos environs et nous envoyer des photos ;
• nous soutenir financièrement (nous délivrons des reçus fiscaux) ;
• inventorier les calvaires de vos environs grâce à notre application mobile ;
• contacter l’antenne locale (liste disponible sur notre site) si vous souhaitez nous rejoindre en tant que bâtisseur ou nous signaler un calvaire à restaurer ;
• restaurer les calvaires, les croix, les oratoires et les chapelles en montant une antenne de bâtisseurs dans votre département s’il n’en existe pas déjà ;
• restaurer les crucifix, les statues et fleurir les calvaires en montant une antenne de Consolatrices dans votre département ;
• acheter une croix (catalogue de croix disponible sur notre site) et l’installer chez vous ;
• participer à nos évènements locaux ou nationaux (pèlerinages divers, processions publiques, poses de croix).

Pour en savoir plus et suivre les actualités nombreuses de l‘association : www.soscalvaires.org.

L’abonnement à l’envoi d’une lettre électronique vous permettra d’être informé des dernières actions de l’association.