Conclusion
Pour conclure ce dossier, donnons la parole à François Athanase Charette de La Contrie : «Notre Patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé devant nous. Notre Patrie, c’est notre Foi, notre Terre, notre Roi. Mais leur Patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors, qu’est-ce que cette Patrie narguante du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette Patrie de billebaude [désordre] et d’irréligion ? Beau discours, n’est-ce ? Pour eux, la Patrie semble n’être qu’une idée ; pour nous elle est une terre. Ils l’ont dans le cerveau ; nous, nous l’avons sous les pieds, c’est plus solide ! Et il est vieux comme le Diab’ leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… Vieux comme le Diab’… on nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur.»
Cette citation exprime trois idées essentielles :
La patrie n’est pas une idéologie, elle est une réalité
Il est inutile et même malsain de vouloir « théoriser » la France, d’en faire une idéologie. La France c’est notre terre, nos champs, nos églises, nos villages. La France n’est pas une philosophie ou une idée, elle est charnelle, elle est un corps vivant, elle est l’honneur de nos aïeux.
Cette réalité charnelle est vivante et vit à travers nous
La France est vivante tant que des hommes se disent Français et se glorifient de ce titre. À travers ce que nous transmettons à nos enfants et les combats que nous menons pour préserver son honneur de fille aînée de l’Église, nous sommes la France.
Son honneur est le salut des âmes
La République française est œuvre de l’Enfer, elle établit le chaos afin de damner les âmes. A l’inverse, le patriotisme chrétien est ordonné à la fin ultime de la vie sur terre : le salut des âmes. Aussi, il ne s’agit pas de rétablir une quelconque fierté terrestre, il s’agit de rétablir la royauté du Christ «qui est roi des Francs». Charette nous exhorte à nous enraciner dans le terreau fertile que des siècles d’histoire chrétienne ont fécondé pour puiser la force de redresser notre pays et de lui redonner sa vraie lumière, celle de Dieu éclairant le monde. «Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de fidélité !».