Préambule
« L’intelligence humaine produit le concept, l’idée générale. Toute idée est universelle, alors que les sensations et les images sont toujours particulières, individuelles, l’intelligence s’élève spontanément au-dessus de tout ce qui est sensible, passager et concret ; elle nous transporte d’un bond dans le domaine de l’absolu. » Dans sa thèse sur La théorie de l’intelligence chez Aristote et saint Thomas d’Aquin, l’abbé Garnier définit ainsi l’intelligence comme la faculté d’abstraire et d’atteindre à l’universel.
L’homme possède le pouvoir de comprendre, d’exprimer le réel par des concepts et de procéder par abstraction. Ainsi, l’intelligence qui voit un objet forme une « intention » de cet objet et, en son absence, conserve cette « intention » ou « idée de l’objet ». L’homme peut donc atteindre à l’universel physique, à la nature de la chose, distincte des circonstances individuelles.
A quelle fin peut servir une telle faculté supérieure de l’âme ?
Un être doué d’une intelligence, et donc raisonnable, a la faculté de poser des jugements et des choix grâce à son libre arbitre, en toute conscience. Il dépasse les conditionnements de sa nature biologique en s’élevant par son esprit aux sphères de la réflexion, de l’abstraction et du spirituel. Créateur de cultures diverses, il peut les changer, les faire muter et les manipuler. C’est là qu’il exerce son libre arbitre, sa capacité à poser des choix multiples.
Mais ces choix sont-ils pris « au hasard » ou sont-ils ordonnés à une fin ? Et quelle fin ? L’être humain a pour fin de rejoindre l’Etre en soi qu’est Dieu, le souverain Bien. C’est là que s’applique la volonté, guidée par l’intelligence, qui va lui dicter, en conscience, de faire le choix de la voie du Bien et de rejeter celle du Mal. Car l’objet de la volonté c’est le Bien. Aujourd’hui, dans une civilisation occidentale en plein déclin moral, intellectuel et spirituel, l’intelligence doit servir à conduire vers la seule voie possible qui permettra de restaurer le Beau, le Bon et le Bien. Et c’est affaire d’éducation.
Louis Malleval
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