L’école catholique : le prix de la chrétienté de demain
L’effort à consentir est considérable, exorbitant ! Il concerne les parents, sans doute, mais aussi toute personne en situation d’y contribuer.
L’Église a toujours fait aux parents un devoir de choisir pour leurs enfants des maîtres et des écoles catholiques. Il y a un siècle, le R.P. Charmot décrivait déjà l’injustice de la situation faite aux parents chrétiens : « D’un côté, le gouvernement charge tous les parents, sans exception, du lourd, toujours plus lourd, fardeau des impôts, pour établir la gratuité de l’école officielle. D’autre part, ceux qui ne veulent pas renoncer à leur liberté morale restent nécessairement chargés du lourd, toujours plus lourd et souvent insupportable fardeau de l’enseignement libre.»
L’évolution des mœurs et le délabrement du système scolaire étatique rend aujourd’hui encore plus impératif ce choix de l’école catholique hors-contrat ; le développement de ces écoles depuis un demi-siècle est spectaculaire, sinon miraculeux, dans un contexte où l’injustice n’a pas disparu et le prix à payer par les parents reste exorbitant, mettant en péril l’équilibre familial, et pour certains quasiment hors de portée ; il en est ainsi parce que nombre de parents en ont compris les enjeux et ont su faire les sacrifices nécessaires, voire s’impliquer dans la création d’écoles, et que les congrégations et le corps enseignant se dévouent avec abnégation à cette tâche.
Les parents ne sauraient éluder ces difficultés, non pour s’en effrayer et renoncer, mais pour les affronter résolument. Si le choix de l’école catholique implique une grande confiance en la Providence, il n’exclut pas l’exercice de la vertu de prudence en cherchant les solutions aux problèmes que l’on peut identifier très en amont.
Dans le budget d’une famille catholique, le coût des scolarités et pensions représente un poste budgétaire sensiblement équivalent à celui de la résidence principale, du moins pendant la période où tous les enfants sont scolarisés simultanément ; la courbe du coût de scolarité ne s’amorce que trois ans après la naissance du premier enfant, soit de quatre à cinq ans après celle de la résidence principale, croît régulièrement par paliers, au fil du temps, puis décroît ensuite.
Premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, les futurs parents auront à cœur de prévoir, sans anxiété, mais sans attendre, les dépenses futures inhérentes au choix de l’école catholique hors-contrat. Les premières années sans scolarité peuvent être mises à profit pour épargner dans ce but, selon ses possibilités, et pourquoi pas d’orienter vers cette épargne les cadeaux des grands-parents, parrains et marraines ou amis à l’occasion des étapes de la vie.
Mais l’éducation est ordonnée au Bien commun, de l’Église comme de la société civile, et c’est une œuvre de justice, plus encore que de charité, que tous ceux qui en ont les moyens sans en avoir les charges contribuent généreusement à former les générations futures. Cette aide peut bien sûr être apportée directement à la famille, mais les réductions fiscales consenties en cas de dons à des œuvres d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique permettent de multiplier par trois ou quatre le montant réel déboursé par le donateur.
Ce schéma concerne une famille type de six enfants avec une naissance tous les deux ans. La courbe des scolarités tient compte du coût moyen des scolarités selon les niveaux ; elle est à moduler selon que tout ou partie des enfants sont ou non pensionnaires. La courbe du coût de résidence principale et celle du revenu fiscal de référence sont établies à partir d’une moyenne sur plus d’un millier de familles ; mais les écarts sont bien sûr importants selon la situation de chacune.