La paternité, source du rayonnement de l’esprit familial

Si les châteaux-forts permettent de se mettre pour un temps à l’abri d’un ennemi plus puissant, aucune guerre dans l’Histoire n’a jamais été gagnée en restant à l’abri des remparts. David n’a pas vaincu Goliath à l’abri d’une enceinte fortifiée, mais en adoptant une tactique et une arme capable de vaincre cet ennemi surpuissant. C’est pourquoi nous ne pouvons nous satisfaire de conserver entre nous la vérité, la foi, la messe et les moeurs conformes à la doctrine catholique ; raviver cet esprit de reconquête, avec la grâce du sacrement de confirmation, selon notre état de foyer chrétien, tel est l’objet du prochain congrès des familles auquel vous êtes conviés.

Mais il serait illusoire de vouloir, pour ce faire, utiliser les armes de Goliath pour vaincre Goliath. Il ne s’agit pas, selon la célèbre formule de Joseph de Maistre, de faire « une révolution en sens contraire », mais bien « le contraire de la révolution ». Or la Révolution est le refus de toute paternité, rejet de l’autorité divine, parricide du roi, lieutenant de Dieu, et destruction de l’autorité paternelle dans la famille. Bossuet, au livre II de sa « Politique », intitule sa troisième proposition : « Le premier empire parmi les hommes est l’empire paternel » ; l’autorité paternelle est l’image de celle de Dieu sur sa création et comme le modèle de toute autorité humaine.

David marchait au combat au nom de Yahvé Sabaot. Gardons-nous de croire que notre action puisse par elle-même emporter quelque victoire ; gardons-nous de l’activisme qui détourne des véritables devoirs, car nous savons que c’est le Coeur immaculé de Marie qui triomphera. Notre caillou pour terrasser l’esprit du monde sera l’esprit familial1. Notre fronde ? Le restaurer dans nos familles, mais aussi partout où il dépend de nous d’y travailler ; en vivre et en témoigner, sans agressivité mais sans crainte. Pour cela, selon notre condition, ne faillir ni dans l’exercice, ni dans le respect de l’autorité, sans laquelle il n’est ni famille, ni société !


1 - Selon le livre de Mgr Delassus recensé dans le numéro 34 de Famille d’abord.