L'intelligence au naturel

Déclarée en « péril de mort » par Marcel de Corte au sortir de Mai 68, l’intelligence est aujourd’hui placée au cœur des combats pour la survie de notre espèce. Au-delà d’un mot, il s’agit d’une vraie et grave mise en garde.

En effet, si l’on considère la puissance des attaques qui sont actuellement menées contre la nature humaine, la défense de l’intelligence est une exigence vitale. Sans elle, pas de discernement et sans discernement, pas de choix. Or, s’il n’est plus en capacité d’opérer des choix, l’homme n’est plus qu’un esclave. Un mouton que les Panurge qui gouvernent le monde mènent aux abattoirs érigés pour leur seul service et dans leur seul intérêt. L’homme devient alors un simple consommateur gavé, un outil de production sans âme, exploité sans vergogne et sans limite, un numéro effaçable. Et remplaçable : l’intelligence artificielle est en passe de supplanter celle de l’homme. Or, comme il faut moins craindre l’intelligence artificielle que la sottise des hommes, soyons donc de ceux qui cultivent leur propre intelligence. C’est notre outil de résistance prioritaire.

A cet effet, profitez bien de ce numéro qui vous offre de quoi la nourrir ! Un dossier complet sur le sujet, des apostrophes aux puissants, le retour de l’esprit critique, tellement français, y côtoient des idées de lecture, de divertissement et de visites de nature à nous vivifier : le choix est vaste ! Et comme le carême nous offre un temps de réflexion, le jeûne vous est présenté sous un jour bien appétissant. Alors, comme Nicolas Rolin, nous n’aurons plus qu’à prier et contempler le doux sourire de l’Eternité. Bonne lecture !

P.S. : une fois n’est pas coutume, je souhaite faire un petit aparté. Simplement pour remercier tous ceux qui concourent habituellement à la réussite de cette revue. L’équipe de rédaction et ses dévoués relecteurs, les contributeurs réguliers et les occasionnels, ceux qui nous adressent des remontrances polies, ou des remerciements chaleureux : tous ajoutent à la construction de ce petit édifice. Fasse que Dieu les en remercie, mieux que nous ne saurions le faire.

Mars 2019