Sursum corda

« Il semble que tout se rencontre à notre époque, écrivait le père Charmot en conclusion de son Esquisse d’une pédagogie familiale, pour abattre la fierté et le courage des parents. » C’était il y a près d’un siècle et depuis lors, c’est peu dire que la situation ne s’est guère améliorée. La pureté n’est-elle pas devenue comme une anomalie dans notre dis-société postmoderne ? L’impensable, l’innommable est désormais gravé dans les lois, diffusé publiquement sans répit ; il nous environne, nous serre, nous pénètre, menace d’atteindre le tréfonds de nos âmes, celles de nos enfants, de plus en plus jeunes.

 « Si sublime que soit l’œuvre de l’éducation et en dépit des complications de la vie moderne,  poursuit l’auteur, les cœurs droits et généreux doivent l’accomplir dans la paix. Car l’éducation est moins notre affaire que celle du Saint Esprit. Et c’est pour cela qu’elle peut réussir. Par nous-même nous sommes incapables de la mener à bonne fin. Mais si nous collaborons avec Dieu, sa providence supplée à notre impuissance ». Soyons convaincus que ce qui vaut pour l’éducation vaut également pour l’œuvre de restauration de la famille catholique, finalité de notre Mouvement.

« Presque tout le problème se ramène à une difficulté capitale, conclut-il, et celle-là, il faut la résoudre ! Comment collabore-t-on avec le Maître des cœurs ? Nous répondons : on collabore par la fidélité ; fidélité à ses traditions familiales, fidélité à ses promesses de mariage, fidélité à son idéal de vie, à son devoir d’état, aux inspirations de la grâce ». Puisse cette fidélité, cette stabilité dans le bien, tout au rebours du « zapping » au gré de l’émotion du moment, unir nos familles et les fortifier ; leur inspirer aussi ce sursum corda que le père Charmot affirme être l’objectif de son Esquisse !