Cette formule lapidaire du poète1 qui conjugue l’être et le devenir, est riche d’enseignements. Saint Augustin puis saint Dominique l’ont d’ailleurs reprise pour exhorter les chrétiens à vivre en enfants de lumière et à se conformer au plan de Dieu sur eux.
La citation complète est encore plus éclairante : «Deviens ce que tu es, quand tu l’auras appris.» Elle rappelle bien que la construction de la personnalité passe d’abord par la connaissance de soi, une phase d’apprentissage et d’éducation qui s’avère incontournable.
Deviens ce que tu es n’est pas deviens ce que je veux pour toi et encore moins deviens ce que tu veux. Le monde d’aujourd’hui voudrait nous faire croire que chacun peut choisir ce qu’il est, selon son sentiment, son genre, son physique, sa croyance… C’est un leurre : l’homme ne s’épanouit qu’en conformité avec le réel et en correspondance avec le plan divin. Ce précepte, deviens ce que tu es, nous engage donc sur les hauteurs de l’idéal et appelle à l’exigence tant les enfants que les parents.
Chaque être humain est unique. Par conséquent l’éducation doit s’adapter à chaque enfant en fonction de son tempérament, de ses capacités. «L’éducateur, s’il veut atteindre son but et aider l’enfant à réaliser sa "vocation", doit, de toute nécessité, sous peine de s’égarer dans de fausses manœuvres et par là, de compromettre son entreprise, tenir compte de ces différences individuelles», nous enseigne le père Duhr2.
L’objet du Congrès des familles cette année nous permettra justement d’approfondir la diversité des tempéraments et la complexité de la psychologie humaine, pour mieux aider nos enfants dans l’édification de leur personnalité. Vaste programme ! Nous vous attendons nombreux pour réfléchir ensemble sur ce magnifique thème.
- Pindare (Ve siècle avant J.C.).
- Père Joseph Duhr, L’art des arts : éduquer un enfant, éditions de Chiré, 2018.