Le monde est fou

Wokisme, gender, antispécisme, cancel culture… Autant de mots barbares, autant de concepts absurdes niant l’ordre naturel des choses. Ces idéologies mortifères veulent effacer toute trace de civilisation, cherchent à déconstruire les sociétés, s’appliquent à neutraliser la famille afin de mieux abêtir nos enfants.

Plus cette logique de destruction avance, plus on s’enfonce dans l’absurdité. La constitutionnalisation en cours de l’avortement n’est que le dernier avatar de cette culture de mort.

Ce nihilisme social est malheureusement systématiquement relayé par nos institutions nationales, notamment celles dédiées à l’éducation.

Face à cette négation du réel, la famille est en première ligne dans la tourmente car elle demeure, de fait, le dernier îlot de bon sens.

Pour ne pas se laisser emporter, nos familles doivent s’organiser, se regrouper, s’unir entre elles pour s’entraider et se former, afin de poursuivre, envers et contre tout, leur magnifique mission éducatrice.

Le Mouvement Catholique des Familles, avec le soutien qu’il peut leur apporter (bourses, aides…), ses nombreux cercles, ses revues, son réseau d’amitié, son Congrès des familles, constitue un outil privilégié pour conforter la résistance des familles.

Dans un monde en déliquescence morale, le MCF se veut une référence d’équilibre, pour aider à transmettre les véritables vertus familiales à travers une éducation intégrale. Il s’agit de promouvoir le vrai, le bien, le beau, en développant harmonieusement, chez nos chers enfants, à la fois le corps, l’intelligence et l’âme. Car, ainsi que nous le rappelle si justement Pie XI : «L’éducation (…) s’adresse à l’homme tout entier, comme individu et comme être social, dans l’ordre de la nature et dans celui de la grâce»1.

1. Divini Illius Magistri (31 décembre 1929).

Editorial FDA 49

Chers lecteurs,

La roue tourne… Merci à Hubert le Roux pour son dévouement au profit de Famille d’abord comme rédacteur en chef pendant cinq ans. Sous son impulsion, FDA est devenue une revue de référence offrant aux familles une matière abondante sur les sujets à caractère familial et éducatif. Quant à moi, c’est un plaisir de retrouver une équipe dynamique que je souhaite aussi remercier en votre nom pour son engagement et la rigueur de son travail. Merci également au docteur Detarce qui a animé la rubrique «santé» pendant cinq ans et bienvenue à Philippe Drougard qui nous parlera du vin et de ses vertus…

Ce numéro de décembre est principalement consacré au magnifique Congrès des familles de juillet dernier sur le thème «Quel idéal pour nos jeunes ?». Vous y trouverez notamment le bilan et la synthèse des conférences1. Plus de 250 participants (600 avec les enfants) ont entendu l’appel de saint Dominique si opportunément rappelé par une dominicaine enseignante de Fanjeaux : «Il est urgent d’apporter au monde la miséricorde de la vérité». Puisse cet appel s’incarner dans notre vie quotidienne et notre engagement civique !

Deux sujets retiennent plus particulièrement notre attention en cette fin d’année 2022 : les écoles et le handicap. Vous le savez, l’étau se resserre sur nos écoles catholiques. Abus de pouvoir récurrents de certains inspecteurs du ministère, législation chaque année plus contraignante, discrimination scandaleuse au baccalauréat2: les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Oublions donc les imperfections de nos écoles pour nous mobiliser et ne pas avoir à subir la remontrance cinglante de cette princesse maure à son fils : «Ne pleure pas comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme». À ce sujet, nous publions dans ces colonnes, un entretien avec Michel Valadier, nouveau directeur de la Fondation pour l’école, qui rappelle l’aide que la Fondation est en mesure d’apporter aux directeurs d’établissements et les enjeux relatifs au développement des écoles hors contrat.

Le handicap : le MCF aide les écoles catholiques hors contrat à scolariser des enfants handicapés en facilitant l’embauche «d’accompagnants d’élèves en situation de handicap» (AESH) – mesure indispensable pour faire progresser l’enfant sans pénaliser la classe. Nous lançons donc un appel à votre générosité pour que ces enfants puissent bénéficier d’un environnement scolaire vraiment catholique au même titre que leurs frères et sœurs.

S’associer pour défendre nos libertés essentielles, collaborer avec nos écoles, se former : c’est le triple devoir des parents que le père Charmot rappelait déjà en 1939 dans Esquisse d’une pédagogie familiale3 et qui est plus que jamais d’actualité. Avec les cercles dont il faut également souligner le dynamisme, FDA est cet outil de formation que le MCF met à votre disposition. Nous comptons sur vous pour faire connaître notre revue et nous aider à l’améliorer par les retours que vous voudrez bien nous faire.

Bonne lecture !


1. Disponibles sur notre site Internet en version audio
2. Doublée d’une désorganisation digne d’un pays sous-développé.
3. Disponible aux éditions Clovis.

Idéalement, l'idéal ne ment pas

Parler d’idéal, oser ce mot quand le monde dans lequel nous vivons semble devoir nous pousser soit au marasme, soit aux fantasmagories les plus diverses, c’est simplement parler d’équilibre.

Sans idéal, l’homme tristement contemporain trébuche ; comme étranger à la lumière qui doit inspirer son œuvre terrestre, comme perdu dans la pénombre désespérante d’un brouillard spirituel opaque et qu’il juge trop dense pour être dissipé. Sans voir que cette densité n’est que le fruit de son propre désintérêt pour la lumière.

A l’opposé, trop plein d’idéal au point de laisser libre cours à ses propres aspirations ou de s’adonner aux ésotérismes dont la tentation toujours plus forte l’entoure, fasciné par son ego démesuré, par la recherche vaine d’aventures humaines plus ou moins romantiques, souvent camouflées sous l’habit fallacieux d’équipées humanistes ou pseudo-caritatives, l’idéaliste est aveuglé par sa propre suffisance.

Alors lui aussi, à son tour, trébuche.

Faute d’avoir cherché la seule lumière qui puisse l’éclairer.

Se vouloir pétri d’un idéal chrétien, solide, éprouvé : voilà l’équilibre. Voilà qui suffit à illuminer le parcours à suivre. Un idéal qui éclaire, qui tracte vers le haut et non pas vers le lointain, qui attire, qui sublime et qui emporte vers le Ciel.

Un idéal à transmettre : le Congrès de cette année nous invite à cette exigence. Ne passons pas à côté. Venons et invitons.

Nous ne détaillerons pas cette fois toutes les rubriques enthousiasmantes qui font le menu de votre revue : nous vous laissons les découvrir à nouveau. Mais passez du temps sur le dossier que nous vous présentons. Surtout les jeunes parents : vous y trouverez ce que vous cherchez sans doute.

L’idéal éducatif sans lequel tout le reste de nos actes est stérile : la transmission et les moyens de transmettre.

A très bientôt à La Martinerie, on vous y attend.

Sur le pas de la porte...

Chers lecteurs,

Le temps fait bien les choses et vous voudrez bien observer à cet égard que le cadencement de votre journal n’a peut-être jamais été aussi pertinent. En effet, le dossier principal de ce nouveau numéro vient poser sur nos réflexions familiales les idées et les mots dont nous éprouvons tous la nécessité, à quelques semaines d’une échéance nationale, sans doute la plus grave de ces dernières années. Je veux parler du choix de celui et de ceux qui auront la lourde charge de présider aux destinées terrestres de la fille aînée de l’Eglise. Le Catholique dans la Cité, opus 2, pour une Cité des catholiques. Tout nous pousse à ne pas baisser les bras, tout nous oblige à nous lancer, chacun selon notre place, dans une bataille où l’abandon serait une honte et l’abstention une lâcheté coupable.

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Allumez le feu...

«L’esprit n’est pas un vase qu’on remplit mais un foyer qu’on allume» dit un philosophe à propos de l’éducation. Effectivement, un des rôles primordiaux des éducateurs et donc en premier lieu des parents, consiste à transmettre à leurs enfants la flamme de l’idéal.

Allumer le feu d’un idéal élevé qui prend source dans la Chrétienté et s’enracine dans les traditions familiales ou l’amour de la patrie ; un idéal qui se concrétise dans le don de soi et s’épanouit à travers les belles et grandes œuvres ; un idéal qui enthousiasme suffisamment les cœurs de nos enfants pour les guider non seulement au cours de leur jeunesse mais aussi tout au long de leur vie, jusqu’au Ciel.

C’était l’objet du Congrès des familles de cet été à la Martinerie. Dans une ambiance familiale et sympathique, nous avons réfléchi ensemble sur : «Quel idéal pour nos jeunes» ? Conférences de haut niveau, ateliers complémentaires et échanges passionnants nous ont permis d’approfondir cette importante thématique.

Notre-Seigneur Jésus-Christ ne nous dit-il pas : «Je suis venu jeter le feu sur la terre, et combien je voudrais qu’il fût déjà allumé !». De fait, allumer le feu de l’idéal, chez nos enfants, au milieu d’une société hostile, n’est pas toujours évident. Cela exige de préparer, dès le plus jeune âge, un terrain favorable en développant les vertus naturelles. Cela nécessite de souffler délicatement sur la flamme naissante pour permettre aux vertus théologales de s’épanouir en leur âme. De beaux exemples et de grands modèles adaptés à chaque étape de l’enfance doivent sans cesse alimenter ce feu nouveau. Bien sûr, il faudra protéger avec soin cet idéal en construction pour que le matérialisme ne l’étouffe pas ou que les tourmentes de l’esclavage des écrans et de la corruption de la pornographie ne viennent l’éteindre. Surtout, il faut accepter que nos adolescents s’efforcent d’atteindre un idéal qui leur est propre, qu’ils le mettent en pratique à leur façon : on apprend en faisant, c’est en forgeant que l’on devient forgeron et non en le regardant travailler. «Les jeunes en effet s’intéressent davantage à ce qui est vraiment leur œuvre. Du reste, on ne forme des chefs et des apôtres qu’en les lançant dans l’action1

1.  Pédagogie marianiste de Paul-Joseph Hoffer, 1957.

Les parents, premiers éducateurs

Comme dans les sociétés totalitaires de sinistre mémoire, l’Etat voudrait imposer son modèle d’éducation. Sous couvert de lutte contre l’islamisme, par la loi confortant le respect des principes de la République, il restreint l’instruction en famille et durcit les contrôles sur les écoles encore libres. Cela n’est pas acceptable pour nous catholiques, car seule la « famille reçoit le droit de donner l’éducation à l’enfant, le droit inaliénable… antérieur à n’importe quel droit de la société civile et de l’Etat, donc inviolable  «(Pie XI).

En effet, la finalité du mariage, procréation et éducation des enfants, consacre les parents comme premiers éducateurs. Nos enfants, reçus de Dieu, sont un dépôt sacré dont il nous faudra rendre compte au Ciel. Nous recevons toutes les grâces nécessaires pour réaliser cette belle mission et ne devons surtout pas démissionner que ce soit par prudence mal comprise, par paresse ou manque de confiance. Bien sûr, en matière d’éducation, l’école et les prêtres ont un rôle indispensable, « mais cette aide aura beau être grande, précieuse et large, elle ne vous libérera jamais de votre devoir et de vos responsabilités » (Pie XII).

Eduquer, c’est apprendre à aimer, c’est former une liberté, cela ne peut se faire dans la méfiance ou la critique. Si vous devez veiller à choisir des écoles vraiment catholiques, il vous faut aussi rester en cohérence avec l’autorité de ces éducateurs que vous aurez choisis, car il n’est rien de plus destructeur pour l’enfant que des divergences ou des tensions entre les différentes autorités. Et les meilleurs éducateurs ne pourront rien si la famille n’est pas un soutien réel et profond.

Gardons également à l’esprit que l’éducation « la plus efficace et la plus durable sera celle qui sera reçue dans une famille chrétienne… son efficacité sera d’autant plus grande qu’y brilleront clairement les bons exemples, surtout des parents » (Pie XI). Le MCF vous accompagne dans l’apprentissage de l’art des arts, l’éducation, avec ce dossier sur la petite enfance, comme avec le thème de notre congrès : quel idéal pour nos jeunes ? Ensemble, nous prendrons en compte les fondements de l’idéal, nous analyserons les menaces contraires et élaborerons les voies pour y remédier afin de donner corps à l’engagement de nos enfants. Tout un programme qui s’annonce passionnant ! Nous vous attendons donc nombreux à la Martinerie, n’hésitez pas à en parler autour de vous…

Ouvrir des chemins d’entraide au-delà des barrières du handicap

Selon la vision de Foi et la conception de l’homme qui leur est propre, les chrétiens savent que dans l’être handicapé resplendissent mystérieusement l’image et la ressemblance que Dieu lui-même a voulu graver dans la vie de ses enfants1. Le sujet du handicap et de l’aide que nous pouvons apporter à nos familles et aux personnes confrontées à ce type d’épreuve doit constituer un engagement fort pour le Mouvement Catholique des Familles. Cette entraide est une œuvre de miséricorde, preuve manifeste de la charité qui unit les familles catholiques.

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