Réalistes !

 Une sorte de défaitisme mortifère saisit parfois nombre de nos contemporains lorsque, bien nés pourtant, leur observation du quotidien les porte loin de toute espérance. Au motif que tout va mal, que le poids de la société pèse toujours plus lourdement sur nos épaules, faut-il céder à cette tentation ?

Le thème du dernier congrès nous en empêche et nous oblige. Un astre mort ne rayonne pas, une lumière éteinte non plus, un pessimiste encore moins. Pour autant, faut-il devenir d’obstinés optimistes ? Non plus : l’optimiste n’est souvent qu’un forcené du sourire contraint ou un béat satisfait de sa propre volonté, presque un vaniteux en somme. Les familles du MCF naviguent à d’autres altitudes.

Elles sont réalistes.

Leurs champs d’action et d’investigation sont immenses, à la mesure de ce que Dieu en attend. Aucun domaine ne leur est étranger. Voyez plutôt !

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Rayonnons, sans inquiétude ni agitation !

Trois axes d’effort constituent le référentiel de l’action du MCF : FEDERER – SE FORMER – RAYONNER1, trois axes à distinguer, sans les dissocier, encore moins les opposer, car toute action comporte une projection sur chacun de ces axes. Le thème de notre dernier congrès, Rayonner par la famille, est aussi celui de la feuille de route des cercles pour l’année, laquelle propose un programme de formation, une bibliographie adaptée, et quelques idées d’actions concrètes à entreprendre par nos cercles de familles. Il s’agit en effet de rayonner car l’union n’a pas pour but de se tenir chaud ni la formation de se complaire dans la connaissance.

Notons que le rayonnement, diffusion de lumière ou de chaleur, résulte plus de l’être, de la nature et de l’intensité de la source, que de l’agir. De même que la vie intérieure est, selon Dom Chautard, l’âme de tout apostolat, ainsi nos familles rayonneront-elles de l’esprit familial qui les unit et les anime, des vertus familiales exercées avec joie et persévérance, de cette exemplarité sans ostentation qui inspire le désir d’imiter. Pour ce qui est d’entreprendre, cherchons surtout à correspondre à la Providence, sans la devancer par une agitation fébrile ni se dérober aux opportunités qui se présentent dans notre environnement naturel.

C’est bien là, selon Gustave Thibon2, cette parcelle de la vie de la France et du monde que nous portons dans notre âme et tenons dans nos mains. La famille, la profession, le milieu social, voilà le terrain qui nous est commis et où nul ne peut tenir notre place. Au plus fort de la tempête, ne nous alarmons pas des chênes déracinés, mais soyons le taillis qui reverdit ; ne cherchons pas à retenir la maison qui s’écroule parce qu’édifiée sur le sable, mais reconstruisons sur le roc ; agissons d’abord sur ce dont nous sommes responsables, sans fonder de vains espoirs sur l’agitation médiatique.

François Legrier

1 - Ce triptyque a été défini à l’issue des travaux du congrès 2013
2 - Dans Le retour au réel, publié en 1943 sous l’occupation

Vouloir c'est pouvoir

La volonté conditionne l’action. Lénine ne disait pas autre chose quand il affirmait que « là où il y a une volonté, il y a un chemin ». C’est dire toute l’importance de cette faculté qui peut conduire, un peu comme la langue d’Esope, au salut - ou à la perte - selon le but choisi. Ordonnée au Bien, que cette revue choisit évidemment d’embrasser, soumise aux exigences catholiques et bénéficiant de la Grâce nécessaire à son exercice, la volonté permet d’approcher la finalité offerte à chacun : le salut éternel.

Le dossier de ce numéro en décortique pour vous les différents aspects, les place dans la seule perspective qui puisse réellement l’orienter, propose des pistes de réflexion et présente des modes d’action adaptés à la fois aux parents et aux enfants : en un mot, la famille d’abord !

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Mgr Lefebvre,fidèle et rebelle ?

Citer en exemple Mgr Lefebvre dans un numéro de Famille d’abord traitant de l’autorité, paraîtra à certains esprits superficiels une incongruité, voire une provocation. Comment l’évêque qui s’est opposé à l’autorité de Paul VI en refusant la nouvelle messe, et plus encore comment celui qui s’est dressé contre l’autorité de Vatican II dans un ouvrage intitulé «J’accuse le Concile» (Ed. Saint-Gabriel, 1976), peut-il donner l’exemple de l’obéissance ?

Superficiellement ou médiatiquement (ce sont des synonymes), on peut voir en Mgr Lefebvre un rebelle, un orgueilleux, et s’en scandaliser. Superficiellement ou dialectiquement (ce sont aussi des synonymes), on peut voir en lui un évêque de fer résistant à tous les assauts du modernisme, et s’en féliciter. Les libéraux tenteront de concilier ces points de vue contraires en disant que Mgr Lefebvre fut «fidèle dans sa rébellion» ou «rebelle dans sa fidélité». Laissons-leur ce langage bizarrement réversible, comme leurs convictions...

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L'audace d'être catholique dans ce monde

L’association de ces deux termes peut paraître insolite. L’audace en effet n’est pas répertoriée parmi les vertus chrétiennes et toute audace n’est sans doute pas recommandable. Mais si nous retenons qu’elle est une disposition qui porte à des actions difficiles, à braver les obstacles et les dangers, mais aussi la routine et la mollesse, si son contraire est peur, lâcheté ou pusillanimité, nul doute que les circonstances nous pressent de manifester de l’audace ! Cette audace d’avoir de grands désirs, d’entreprendre avec magnanimité, de persévérer sans relâche, et de n’abandonner à la Sainte Providence que ce qui ne dépend pas de nous !

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La paternité, source du rayonnement de l’esprit familial

Si les châteaux-forts permettent de se mettre pour un temps à l’abri d’un ennemi plus puissant, aucune guerre dans l’Histoire n’a jamais été gagnée en restant à l’abri des remparts. David n’a pas vaincu Goliath à l’abri d’une enceinte fortifiée, mais en adoptant une tactique et une arme capable de vaincre cet ennemi surpuissant. C’est pourquoi nous ne pouvons nous satisfaire de conserver entre nous la vérité, la foi, la messe et les moeurs conformes à la doctrine catholique ; raviver cet esprit de reconquête, avec la grâce du sacrement de confirmation, selon notre état de foyer chrétien, tel est l’objet du prochain congrès des familles auquel vous êtes conviés.

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Des arguments d'autorité

Prétendre qu’aujourd’hui, sous la pression du monde, il est devenu impossible d’exercer l’autorité au sens catholique de ce terme, est un lieu commun dont la dernière université d’été de la FSSPX a justement dénoncé les limites, dans l’un de ses ateliers consacrés au service de la Chrétienté.

Pour autant, il est vrai que la chose n’est pas simple, rendue d’autant plus complexe que les principaux systèmes de société en place semblent s’être fixé pour objectif d’en nier les principes fondamentaux. Cette véritable révolution qui a consacré depuis longtemps les divorces entre l’Eglise et la société civile, entre les modes de gouvernement et les familles, entre les familles elles-mêmes et, jusque dans leur sein, entre les générations qui les composent, n’est plus à démontrer. Mais faut-il s’y résoudre ? Certainement pas : l’autorité nous vient d’abord de Dieu et, à ce titre, nous appartient. C’est à nous de faire la démonstration quotidienne que le catholique est nécessairement un homme d’autorité. Ou, à défaut, de démission et de renoncement : il n’y a pas d’autre alternative en ce domaine.

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